L’Ultra Cyclisme versus l’Ultra Trail & Triathlon longue distance
La Montagne peut faire peur mais elle glorifie tous les efforts extrêmes des sportifs. Il n’y a qu’elle qui rassemble autant de sportifs férus de défis, il n’y a qu’elle qui peut provoquer de telles émotions et dépassements de soi. La Montagne sera l’ancre de cet article qui reliera l’ultra-cyclisme (représentée par La Baroudeuse Bikepacking Race) avec l’ultra Trail et le Triathlon.
« Les plus hauts défis, c’est en montagne que tu les trouveras. »
L’ultra cyclisme évolue vite, le matériel s’adapte et se bonifie, les riders se préparent à leurs objectifs, nous constatons déjà une évolution de la pratique du cyclisme longue distance ou du bikepacking. Il y a encore quelques années, les riders prenaient le départ d’une course d’ultra cyclisme pour le défi que cela représentait et ne prêtaient aucunement d’importance à la performance sportive et au chrono final.
L’Ultra Trail et le Triathlon sont passés par ces phases où avant de devenir un objectif chronométrique et de performance, le but premier était simplement de terminer l’épreuve.
Le choses ont changé et on découvre aujourd’hui des ultras riders qui viennent pour performer, mettre le moins de temps possible ! Certes il y a toujours les riders, qui sont d’ailleurs le plus gros pourcentage du peloton qui viennent pour le défi qu’on leur propose où leur seul but est de terminer la course. Mais comme d’autres sports qui sont passés par cette case, les choses évoluent et changent.
L’ultra cyclisme est un sport qui peut se découvrir suivant plusieurs formules et ce sont les organisateurs qui mènent la danse à ce niveau en proposant des règles quelque peu différentes : avec ou sans assistance, en solo ou en duo, avec ou sans voiture suiveuse. Suivant les formules, on aurait presque tendance à dire que ce n’est plus le même sport tant les ressources mentales et physiques qu’elles nécessitent ne requièrent pas tout à fait les mêmes capacités. On peut aborder le terrain sur lequel se jouera l’épreuve : en campagne, sur des routes majoritairement plates ou vallonnées, de la moyenne montagne, de la haute montagne.
Nous souhaitions faire dans cet article un parallèle de La Baroudeuse Bikepacking Race et la comparer à d’autres évènements sportifs sur des sports différents mais toujours dans la catégorie d’endurance et de l’ultra-endurance, le tout dans des reliefs de hautes montagnes à souhaits puisque c’est notre identité. Le but n’est pas de comparer la masse de sportifs au départ mais le réel esprit véhiculé qui a lieu en montagne.
Et si La Baroudeuse Bikepacking Race était comparée au monde de l’ultra-trail, lequel serait-il ?
La Baroudeuse Bikepacking Race prend son départ dans le Département des Alpes Maritimes en région PACA. Vous l’aurez compris, son ADN c’est la montagne avec le Parc National du Mercantour à proximité, ce sont les cols, les sommets, les vallées. Le trail a fait son apparition il y a maintenant 30 ans en France. L’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) réunissait des trailers passionnés qui s’étaient lancés le défi de faire le Tour du Mont Blanc en courant bien avant que l’évènement que vous connaissez existe. Vous percevez la suite, c’est un quota de 2300 coureurs triés sur le volet afin de collecter des points dans le seul but de participer à cette grande messe de la course à pied en montagne. C’est devenu LA COURSE D’ULTRA TRAIL de référence. Bien entendu, il y a bien d’autres organisations comme : la Lavaredo Ultra Trail dans les Dolomites en Italie, l’Ultra Trail de Verbier St Bernard en Suisse.
Tout comme eux, notre point commun, c’est la haute montagne, l’UTMB en baskets et La Baroudeuse Race sur un vélo. Ce qui nous différencie quelque peu, c’est l’aspect autonomie du défi lancé aux compétiteurs. En effet les premiers aventuriers, pionniers de l’Ultra Trail du Mont Blanc s’étaient lancés en autonomie totale et non avec des ravitaillements bien rodés comme on peut le voir aujourd’hui. Il y a bien du positif et du négatif à ce sujet et nulle question de débattre. La Baroudeuse Bikepacking Race permet aux riders de partir en totale autonomie et gestion de leur effort tout au long de leur parcours dans le plus pure esprit »ultra distance ». Oui l’ultra trail était perçu il y a quelques années comme un sport de dingue fait pour des dingues. Ca l’est bien entendu toujours aujourd’hui et les coureurs sont excessivement nombreux à préparer ces courses extrêmes.
Qu’en sera-t-il de l’ultra-cyclisme, quelle dimension et quelle(s) direction(s) prendra-t-il ? Gardera t-il son identité d’aventure comme nous le souhaitons ou verrons-nous apparaitre des courses d’ultra cyclisme avec des ravitaillements tous les 50K ?!
Sur les deux photos positionnées en bas, vous pouvez reconnaître pour les connaisseurs Anton Krupicka, célèbre ultra trailer des USA. Sa particularité, son rapport viscéral à la montagne qu’il pratique torse nu en chaussures minimalismes au possible. Il s’oriente depuis quelques années vers la pratique du Gravel et du Bikepacking. Nous le suivons avec intérêt sur ses pages officielles.
Le monde du Triathlon a ses défis en montagne également et le plus connu est l’Embrunman : course triathlon mythique sur la distance Ironman 3,8K – 180K – 42K
Le Triathlon est apparu en Europe dans les années 80 et il est clair qu’il est devenu jusque dans les années 1995 le sport à la mode où toutes les marques et constructeurs de cycle se ruaient ! Le défi qui était proposé aux Triathlètes à l’époque : nager presque 4K, enfourcher son vélo pour parcourir 180K à travers les montagnes de Embrun, le lac de Serre Ponçon et entre autre le célèbre col de l’Izoard puis terminer par un marathon. 35 ans est l’âge de cette course devenue aujourd’hui un mythe.
L’aventure était journalière et il n’y avait pas cette dimension de gestion de son sommeil sur plusieurs jours c’est vrai mais on retrouvait la magie de partir à 6h30 du matin dans le noir, le lac éclairé à la bougie et c’était toute une aventure que de nager dans le noir, testez et vous verrez la magie de l’instant. Le contexte de l’époque faisait que les triathlètes qui osaient ce défi étaient perçus comme des sportifs hors normes capable de défier le monde de la montagne alors même qu’ils venaient des plats pays et grandes villes. Nous aimons ce clin d’oeil au Triathlon d’Embrun car les parcours de la Augustus Race 1150K (en VTT ou Gravel typé monster cross) passe au Lac de Serre Ponçon.
Le col de l’Izoard voit également la Trans Alpes Magnus Race passer. Et nous sommes aussi certain que la vision qu’on avait de ce triathlon il y a 35 ans est presque la même qu’on peut avoir aujourd’hui lorsqu’on annonce que des riders vont oser traverser 1150K de hautes montagnes en totale autonomie. Pour le public, c’est aussi dingue que ce triathlon il y a 35 ans !
Encore une fois il était une fois l’histoire d’une course qui faisait peur, qui impressionnait et impressionne toujours de par les distances et le relief sur lesquels elle se courre. Les courses longues distances qui s’effectuent en montagne laissent une emprunte indélébile à tous ceux qui ont osé prendre le départ. Que ce soit l’Embrunman, le Triathlon LD de l’Alpe d’Huez ou La Baroudeuse Bikepacking Race qui propose aujourd’hui des distances impressionnantes en montagne, ils sont une poignée aujourd’hui à pouvoir dire : »j’y étais et je l’ai faite cette course incroyable ».