La Baroudeuse Bikepacking dans Trimag Magazine
L’heure est à la lecture en cette période de confinement. Nous sommes fiers que la presse spécialisée dans le Triathlon s’intéresse au phénomène de l’aventure, du sport en autonomie, du gravel et entre autre à La Baroudeuse Bikepacking. Des pratiques tournées vers l’effort en solitaire sans ravitaillement, sans speaker, sans tapis rouge, sans sono : il est vrai que cela interpelle un large public et qui ne tardera pas à venir découvrir les joies de l’imprévu.
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Les sportifs en triathlon cherchent à tout optimiser, tout contrôler et les plans (en course) doivent se passer sans accro au risque de passer à côté de l’objectif fixé et de l’abandon. C’est une réalité de constater qu’ici nous sommes dans une démarche légèrement différente puisqu’il est vrai que les futurs baroudeurs qui tentent de devenir des finishers souhaitent également optimiser chaque détail : entraînement, préparation, matériel, connectiques …etc
Mais la différence se fera dans l’état d’esprit puisque si tu croises les doigts pour que ton aventure se passe dans les meilleurs conditions pendant 7 à 14 jours de course, c’est plutôt un mauvais plan de course. Certes on essaye autant que possible d’éviter les problèmes mais dans l’aventure en Ultra Cyclisme, le plus performant sera aussi celui qui gèrera le mieux possible les problèmes et défaillances physiques qui vont s’accumuler au fil des heures et des jours de course :
- Sommeil
- Casse de matériel
- Crevaison
- Problème électronique
- Problème de géolocalisation
- Gestion alimentaire
- Evolution de jour et de nuit, du très chaud au très froid
On est dans une gestion des problèmes qui font partie intégrante de la performance, alors qu’en triathlon, l’objectif sera de faire en sorte que tout roule le plus possible sur les rails pour optimiser le chrono final.
La démarche de participation est également bien différente entre le monde du triathlon et de l’aventure en ultra cyclisme à La Baroudeuse
Le triathlon est clairement une pratique de la performance et beaucoup cherchent les podiums au scratch et par catégories. Il est loin le temps où le triathlon était le sport où on prenait le départ pour terminer l’épreuve. Le triathlon a longtemps souffert d’une image d’un sport inaccessible alors que c’est tout l’inverse au contraire puisque c’est un sport ludique et facile d’accès physiquement grâce à des distances Sprint. Les pratiquants se sont par conséquent multipliés et la densité est devenue très intéressante aujourd’hui. Les triathlètes sont récompensés par des podiums au scratch, par catégories d’âges (qui disons le n’en finissent plus !) le tout chez les hommes et les femmes. Et sans rentrer dans les slots de qualification pour le circuit Ironman. Même l’Embrunman est devenu une course à performance où un gros pourcentage souhaite faire un chrono alors qu’il y a 30 ans nous étions dans un esprit Finisher.
En ultra cyclisme de manière générale et en particulier à La Baroudeuse, les participants fuient cet état d’esprit, ils sont lassés de cette manière de consommer le sport. Chaque participant de La Baroudeuse est traité de la même manière du vainqueur d’une épreuve au dernier. Nous tentons d’accueillir chacun d’entre eux de jour comme de nuit et ils repartent tous (pour les finishers) avec une épée de bois gravée : un Rudius symbole de leur liberté.
Ni plus ni moins
Il peut même arriver pour certains qu’ils arrivent sans accueil à cause de circonstances liées à ce type d’évènement. Et bien souvent, les riders l’acceptent et ça fait parti du »jeu » de ce genre de course.
On leur offre une bière et on échange autour de leur parcours. On retrace ensemble leur évolution que nous avons pu suivre grâce au Live Tracking.
C’est donc bien là des états d’esprit légèrement différents qui se chevauchent. Un triathlète fera plus facilement le pas vers un monde de course moins « consommables » car il aura fait le tour des compétitions également en vieillissant. Une fois la bascule faite de l’autre côté, vers le monde de l’ultra sans assistance en autonomie c’est à dire du côté de la nature, l’aventure, l’autonomie, l’effort pure en totale gestion, il est difficile de revenir en arrière et d’être accueilli par un speaker survolté sur un tapis rouge.
Même le monde de l’ultra trail n’est pas comparable puisque l’esprit a disparu, à se demander même s’il a existé. Ravitaillements tous les 15km, Staff, secours de partout. Le coureur ne vit pas une Aventure où ses décisions pourront avoir une conséquence sur sa propre sécurité.
Le sujet est vaste, merci à Trimag de montrer au monde Triathlétique que quelque chose de différent existe après la compétition et qu’on peut pratiquer le cyclisme d’une autre manière encore.
Coaching – Préparation à La Baroudeuse Bikepacking | STAGE Gravel – MTB préparation à l’Aventure